Nos traditions martiales

L'étiquette : la grandeur du Samouraï

L'étiquette, la grandeur du Samouraï

L'étiquette régit la code du comportement que l'on doit avoir dans le dojo et revêt une importance de premier ordre dans la culture du Iaidō. Elle réclame autant d'attention, de concentration et de perfectionnisme que la réalisation de kata.

En japonais, cette notion d'étiquette est traduite par ces termes :
- reishiki 礼式 ou reigi 礼儀 (rites de politesse)
- reihô 礼法 (code de politesse)

Kanji de reishiki

L'étiquette exprime tout autant la rigueur et le respect de l'enseignant envers les élèves, des élèves envers l'enseignant, des élèves entre eux mais également le respect pour l'art martial pratiqué et tout ceux qui ont transmis leur savoir depuis de nombreuses générations. Garante nécessaire de la sécurité lorsque l'on pratique avec des sabres, elle offre aussi un cadre et un état d'esprit à la pratique du Iaidō.

Elle ne revêt en aucun cas un caractère religieux ni sectaire. En occident, selon l'approche de chacun, elle peut avoir, ou non, un trait spirituel dédié au développement personnel.

L'étiquette est garante de la transmission des valeurs historiques du Samouraï que sont Courage, Loyauté, Politesse, Modestie, Contrôle de soi, Respect, Bienveillance.

Le protocole

La codification est la suivante avec un ordre prononcé ("") pour chaque action à réaliser.

Début du cours

- Salut au shômen ("Shômen ni rei")
- Assise en seiza ("Chakuza")
- Méditation ("Mokusô" puis "Mokusô yame" à la fin)
- Salut au professeur ("Sensei ni rei" ou "Sensei-gata ni rei" si plusieurs professeurs), puis ("Onegai shimasu")
- Salut au sabre ("Tô rei" pour préparer le salut puis "Tô ni rei" pour le salut)
- Insertion du sabre dans le obi ("Tai tô")
- Se relever ("Kiritsu")

Fin du cours

- Assise en seiza ("Chakuza")
- Sortie du sabre ("Dattô")
- Salut au sabre ("Tô rei" pour préparer le salut puis "Tô ni rei" pour le salut)
- Méditation ("Mokusô" puis "Mokusô yame" à la fin)
- Salut au professeur ("Sensei ni rei") ou Salut aux professeurs ("Sensei-gata ni rei"), puis ("Dômo arigatô gozaimasu")
- Se relever ("Kiritsu")
- Salut au shômen ("Shômen ni rei")

Les saluts

Dans tous les arts martiaux japonais (Budo) et particulièrement dans le Iaidō, les saluts (Rei) revêtent une importance particulière : ils marquent le respect réciproque des partenaires ou envers les instructeurs, ou bien en honneur du Kamiza. Ils obéissent à des règles particulières.

On distingue le salut debout et le salut assis, c'est à dire à genoux dans la position dite « seiza ».

Le salut debout (ritsu-rei) / vers l'autel (shinza e no rei)

Le salut debout s'effectue lorsque l'on rentre dans l'aire de pratique (shutsujo). On se trouve en keito shisei, c'est à dire en position naturelle debout tourné vers le kamiza et le professeur, talons joints, le sabre tenu de la main gauche à hauteur de la hanche, tranchant vers le haut, en maintenant le pouce sur la tsuba.

On fait passer la main gauche devant les hanches vers le côté droit du corps et on place le sabre dans la main droite (kurigata et sageo dans la main droite). Le tranchant de la lame est dirigé vers le sol et le pommeau (tsuka kashira) vers l'arrière. La main gauche lâche le sabre et retourne naturellement sur le côté gauche. Le sabre est alors le long du côté droit faisant un angle d'environ 35° avec le corps.

Pour saluer, on incline le corps respectueusement vers l'avant d'environ 30° en baissant la tête et le buste.

On repasse alors la main droite devant le corps jusqu'au niveau du nombril, on change le sabre de main en tenant la tsuba avec le pouce gauche pour reprendre la position formelle debout initiale (keito shisei).

ritsu-rei : Le salut debout

S'assoir en position Seiza (chakuza)

A partir de Keito Shizei, sans déplacer les pieds, on écarte légèrement les genoux et on les plie tout en chassant avec la paume de la main droite le Hakama vers les creux poplités gauche puis droit (hakama sabaki), on pose le genou gauche au sol suivi du droit. On laisse environ 10 cm entre les genoux. On allonge les orteils en plaçant les gros orteils côte à côte. On s'assoie tranquillement de façon naturelle et on place la main droite sur sur la cuisse droite, les doigts légèrement étendus. On tient le sabre de la main gauche sur la cuisse gauche.

Le salut à genoux (zarei)

Avant de saluer, on place le sabre au sol sur la droite. Pour cela, on pousse le sabre de la main gauche vers l'avant jusqu'à ce que la tsuba soit dans l'axe du corps. Lorsque la main droite saisie le sabre, on place le pouce droit sur la tsuba puis on dépose le sabre au sol sur le coté droit à coté de son genou, sans que la tsuba ne le dépasse

Pour saluer, on courbe le haut du corps tout en restant en position assise. On place les deux mains ensemble au sol devant soi, en formant un petit triangle entre les pouces et les index joints. On continue à se courber jusqu'à ce que les coudes touchent naturellement le sol. On doit ressentir un profond respect. Ceci étant fait, on se redresse naturellement et on replace les mains, en même temps sur les cuisses.

zarei : Le salut à genoux

Le salut au sabre (torei)

Avant de saluer, on place le sabre au sol devant soi, le tranchant dirigé vers l'avant. Pour cela, on pousse le sabre de la main gauche vers l'avant jusqu'à ce que la tsuba soit dans l'axe du corps. Lorsque la main droite saisie le sabre, on place le pouce droit sur la tsuba puis on dépose le sabre au sol devant soi en étendant les deux bras en même temps, en tenant ensemble le Sageo et la Saya. La main gauche tiens la Saya près de son extrémité (on laisse 10cm environ), paume vers le sol. On penche le haut de votre corps pour déposer le sabre en face de soi, légèrement incliné, la tsuka étant plus haute à droite. On corrige la position du Sageo (Sageo Sabaki) si nécessaire. On redresse le buste puis on place la main droite puis la gauche sur les cuisses.

Pour saluer le sabre, on courbe le haut du corps tout en restant en position assise. On place la main gauche puis la droite sur le sol juste derrière le sabre, en formant un petit triangle entre les pouces et les index joints. On continue à se courber jusqu’à ce que les coudes touchent naturellement le sol. On doit ressentir un profond respect. Ceci étant fait, on se redresse naturellement et on replace les mains, droite puis gauche sur les cuisses.

torei : Le salut au sabre

Le sabre placé dans la ceinture (taito)

A l'issue du salut au sabre (torei), on est relié spirituellement au sabre. On se penche en avant pour saisir le sabre et le sageo des deux mains, puis on place le sabre à la ceinture.

Pour cela, avec la paume de la main droite orientée vers le haut, on saisie la saya près du koi guchi. On place le pouce droit sur la tsuba et dans le même temps on place la main à gauche à environ 10 cm de l'extrémité de la saya. Quand on se redresse, on place l'extrémité de la saya au centre de l'abdomen et on glisse le sabre dans le obi. On place le sabre de façon à ce que la garde (tsuba) soit en face du nombril. On attache le sageo au hakama et on replace les mains sur les cuisses.

seiza : position naturelle en Iaido